une brique dans le mur

une brique dans le mur

Socialiser et scolariser

On entend souvent qu'il faudrait socialiser les enfants autistes et pour se faire leur donner accès à la scolarisation. Je dois vous avouer que j'ai participé de cette idée il y a quelques années, mais aujourd'hui avec l'expérience ; je ne pense plus pareil.

Tout d'abord il faut savoir pourquoi on veut faire d'un enfant différent un enfant qui rentre obligatoirement dans la norme ; pourquoi ne pas tirer leçon de la vie en choisissant une voie différente pour des enfants différents ?

 

Beaucoup de personnes remettent en cause le système scolaire comme étant défaillant et inadapté, alors pourquoi vouloir s'entêter à tenter d'y inclure un enfant que visiblement la société ne veut pas intégrer dans la processus capitaliste, qui consiste à une compétition depuis le plus jeune âge pour obtenir les meilleures diplômes, qui ouvriront les meilleures voies, pour un avenir plus compétitif encore, qui obligera à se dépasser pour juste rester au sommet que l'on a eu tant de mal à atteindre.

 

 

Ce qu'il faut voir c'est que les espoir des parents d'enfants autistes ne sont guère différents de ceux de parents d'enfant sains. Hélas les parents d'enfants autistes doivent quitter leurs espoirs créés à la base pour un enfant sain, et les adapter à la situation de leur enfant autiste, faute de quoi ils vont obligatoirement dans le mur.

 

bannière de présentation

 

 

Nous ne cherchons pas à condamner le système scolaire, mais plutôt à lui faire prendre un virage différent qui mènerait vers un avenir moins perturbant. En effet actuellement en France il y a un taux de 21% de dépression qui ne cesse d'augmenter. Depuis 1980 les taux de suicide ont diminué dans les pays de l'OCDE ; ils ont fortement baissé (40% et plus) au Danemark, en Hongrie, en Allemagne et en Suisse. En dépit de ces progrès la Hongrie a toujours un taux de suicide le plus élevé de la zone OCDE. A l'inverse c'est en Espagne et en Irlande que les taux de suicide ont le plus augmenté depuis 1980, même s'ils restent relativement faibles.

Extrait de : Panorama de la santé 2007 Les indicateurs de l'OCDE: Les indicateurs de l'OCDE

 

La compétition dans le monde du travail due à la mondialisation, les exigence d'un patronat de plus en plus pointilleux, l'économie à la baisse, tout cela et bien plus font que beaucoup de personnes craquent et finissent par rejoindre la cohorte de gens au social, en dépression chronique, voire la mort.

 

 

Alors comment voulez-vous faire participer de ce monde de vitesse et de compétition, un autiste ?

C'est un peu comme si vous demandiez à un hémiplégique de se confronter à un peloton de marathoniens sains. Non seulement les autistes n'y arriveront jamais, mais en plus ils développeront une aversion plus que marquée pour tout effort scolaire par la suite.

 

 

Petits ils peuvent faire des efforts dans une école qui les accueillent, parce qu'ils sont heureux de se découvrir avec les autres, mais qu'adviendra-t-il d'eux lorsque l'école ne pourra plus les prendre en charge parce que leur maladie se développe ? Car ne l'oublions pas l'autisme est une maladie ! Il convient donc d'en tenir compte et de la soigner au mieux afin de la faire régresser. Dit-on à un cancéreux qu'on ne va pas la soigner sous couvert qu'on a pas trouver de remède pour l'instant à sa maladie ? Il en va de même pour les autistes ; laisser courir la maladie en masquant les symptômes sous des neuroleptiques et des anti-dépresseurs qui amèneront leurs multitudes d'effets secondaires, ou ne pas tenir compte de l'aspect physique en déclarant que seules les méthodes éducatives peuvent améliorer l'autisme parce que c'est un état, est une terrible erreur qui se paie cher par les autistes et eux seuls !

 

 

Il existe toujours un moment où on se trouve au pied du mur, et si l'on est pas préparé, on se retrouve coincé. C'est souvent ce qui arrive à des adolescents pour qui on a plus de place, la plupart des centres étant réservés aux petits, pour des adultes qui, furieux d'avoir travailler en milieu scolaire toute leur enfance, se voient refuser l'entrée dans la vie active avec les autres, éclatent et se retrouvent en hôpital psychiatrique. Parle-t-on de tous ceux-là ? Tous ceux pour qui le système scolaire, les méthodes d'éducation intensives, les psychologie et traitements psychiatriques n'ont pas marché et qui ont fini au fond d'une cellule en internement, la camisole chimique en guise de compagne ? Non, bien sûr, il serait malséant d'en parler car à l'heure où l'autisme est à la mode, il faut montrer le bon côté des choses et les progrès réalisés. Seulement il y a un hic, les progrès ne sont pas si grands et ne sont pas prouvés dans le temps.

 

 

Le temps passe pour tous à la même vitesse, pourquoi vouloir le rattraper ? Pensons à tout le temps que nous passons à travailler pour des firmes, des patrons, des entreprises, que nous reste-t-il pour nos enfants ? Comment comprendre nos enfants et leur transmettre nos connaissances si nous n'avons que quelques heures par jour, au mieux, à leur accorder ? Beaucoup de parents d'autistes ont renoncer à leur travail prolétarien pour s'occuper de leur enfant à plein temps, ce sacrifice, car s'en est un, empêche le parent de développer sa propre personnalité et d 'assouvir ses besoins. C'est pourquoi il doit faire place nette pour garantir à son enfant ainsi qu'à lui-même une autonomie de vie et de pensée. Les autistes dont nous parlons sont des êtres à fleur de peau qui ne pourront que rarement être un jour totalement autonome, c'est pourquoi il convient dès aujourd'hui de savoir comment votre adolescent pourra finir sa vie sans que la vôtre devienne un puits sans fond de culpabilité et de questionnement.

 

Tous les autistes ne sont pas Asperger, cette particularité est d'à peu près 10% et parmi ceux-ci il y a une infinité de nuances qui vont du cas léger au cas sévère ; la grande majorité des autistes ne peuvent suivre l'école au mieux que jusqu'au collège, après ils finissent dans des centres pour les plus « chanceux », dans des hôpitaux psychiatriques pour les malchanceux. Mis face à un tel choix, les parents les gardent chez eux.

 

 

La souffrance morale et physique des parents est tout aussi dure que celle de leur enfant autiste. C'est pourquoi il ne faut pas prendre le problème uniquement du côté des autistes, mais également de leurs familles. Des familles à bout de souffle qui gèrent au feeling leur quotidien avec des adolescents parfois très violents.

Nous espérons un monde plus digne pour toutes ces familles et handicapés laissés pour compte. Un monde qui chemine au pas des ânes, un monde qui vit au rythme des animaux, un monde fait de solidarité et d'écoute.

 

 

Les parents d'autistes sont généralement abandonnés à leurs tourments. Les écoutes sont peu nombreuses et non ciblées. Ils sont pour la plupart épuisés physiquement et moralement et ce qu'ils parviennent à faire avec leur enfant tous les jours, est souvent qualifié de dur par des éducateurs « spécialisés » alors qu'ils ne doivent s'en occuper que 5 à 6 heures. C'est pourquoi nous devons ouvrir une brèche dans toute cette souffrance, qui n'est pas comprise et admise par les autres, une enclave dans un monde qui va trop vite, un petit peu de calme au milieu du bruit.

Les parents qui pensent scolariser leur enfant autiste doivent avant tout se demander dans quel but, pour arriver où ? Si l'école n'est plus adaptée aux enfants d'aujourd'hui, l'est-elle aux autistes ? Certes non, puisque des méthodes d' éducation comme Teacch, prévue justement pour être intégrée dans un cursus scolaire, se voit reléguée dans des centres spéciaux. Alors que peuvent attendre concrètement les enfants autiste d'un système scolaire qui finira par les rejeter, où dans lesquels certains enfants et adolescents vivront les pires heures de leur vie ?

 

 

 

Si l'instruction et la socialisation sont deux choses essentielles au développement, elles doivent s'adapter aux personnes et non l'inverse. À l'image de certains Asperger, veut-on avoir une érudition extraordinaire et ne pas être capable de se nourrir seul ? Je pense que la priorité des autistes devraient être d'être heureux et se devrait être aussi celles de leurs parents, alors ensemble travaillons dans ce sens.

 

 

 



12/03/2021
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