La forteresse vide
L'image de soi est importante pour tous, elle l'est aussi pour les autistes. Ce ne sont pas des êtres vides contrairement à ce que disait Bettelheim, mais des êtres qui souffrent en silence. Leur conscience est dévastée par leur maladie, mais elle est encore là. Quelle image d'eux-même les autistes peuvent-ils développer enfermés dans une chambre sans rien pour se divertir, créer, entreprendre ou encore étudier ? Regardez un poisson dans un bocal, il tourne en rond misérablement. Une étude a démontrer que les poissons rouge mis dans un petit bocal devienne fous. Certains pays on même interdit de mettre des poissons rouges en bocaux. L'humain vaudrait-il moins qu'un poisson rouge ? Les soldats sous Hitler devaient déshumaniser leur victimes ; ne fait-on pas de même avec les autistes ? Mais il ne comprend pas, il n'a pas conscience de..., Il vit dans son monde, il est resté un enfant.
Certains pensent que les autistes ne ressentent pas les sentiments parce qu'ils ne font pas montre de cordialité et que les mondanités et autres conventions sociales ne les intéressent pas. En fait, la plupart du temps les autistes sont des êtres logiques qui ne comprennent pas l'usage du mensonge à des fins de comportement social acceptable. Pour eux si un être est gros, il le lui dira, simplement parce qu'il s'agit là de la vérité. De même le sens figuré, bien souvent leur échappe ; dire d'un être mort qu'il est parti ou qu'il nous a quitté, n'a pas de sens pour un autiste. Le sens figuré n'existe pas chez eux, et bien des Asperger doivent apprendre ce deuxième langage fait de sous-entendus, de tonalités, d'expressions, de métaphores et autres subtilités chères à la langue française. La difficulté s'étend plus encore lorsque le français s’enrichit de franglais, ou autres expressions étrangères qui viennent s'insérer dans une langue, à qui l'on a donné plusieurs degrés dans le sens.
Combien de fois un psychiatre qui tentait d'interroger mon fils autiste, n'ayant pas reçu de réponse, demandait : « il est sourd ? » ou « il comprend quand on lui parle ? » C'est avec de telles idées préconçues, que les pseudo spécialistes de l'autisme tirent leurs conclusions, qui finalement ne sont pas très éloignées de celle de Bettelheim. Parce que les autistes ne se conduisent pas comme les autres, on suppose qu'ils ne sont pas capable de faire ceci ou cela sans aucune preuves pour étayer , sauf la pensée qu'on a affaire à un idiot. Peu de gens échappent à ce concept réducteur de la norme sociétale, ainsi on pense que scolariser un enfant autiste est une chance pour lui ; on n'envisage même pas que le système scolaire puisse être néfaste aux autres enfants.
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Tentons de ne pas partir de nos acquis pour juger autrui, mais essayons de voir les choses comme celui que l'on s'apprête à juger. Serions-nous capable de résister à tout ce qu'un autiste doit faire face : agression, des bruits – l'autiste entend tous les bruits en même temps sans pouvoir les différencier – regards de défiance, voire de mépris, – peu de gens pensent à leur sourire lorsqu'ils reçoivent un sourire de leur part – maux de tête ou de ventre sans pouvoir les exprimer, sentiments introvertis mais ressentis. Imaginez que vous ayez mal à la tête et qu'on vous donne un neuroleptique, vous continuerez d'avoir mal à la tête, en plus d'être dans les vapes. Vous tentez de frapper votre tête pour calmer la douleur mais on vous ceinture et puis on vous enferme. Alors vous apprenez à subir la douleur sans pouvoir la communiquer. Lorsque vous aimez c'est grand comme votre cœur qui bat pour un sourire de cette maman toujours si occupée. Alors vous courrez vers elle et la serrez fort contre vous, mais papa vous gronde et vous donne une pilule pour vous calmer. L'autiste vit dans des cercles perpétuels. Qui les brisera ?
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