Bettelheim l'imposteur
Bettelheim l'imposteur
Jacques Bénesteau dit “Quand Bettelheim affirme avoir été étudiant à l’Université de Vienne pendant quatorze années, il n’exagère que de dix ans pour couvrir la période durant laquelle, sans discontinuer, il remplaça en fait son père, décédé en 1926, dans une entreprise de commerce de bois. Il se dit détenteur de doctorat en philosophie, en histoire de l’art et en psychologie, avec mentions suprêmes “summa cum laude”, mais il n’eut, en mai 1937, qu’un diplôme en esthétique du paysage (prétendument inspiré par le freudisme) sans aucune mention.”
« Il était “un vrai salaud, un des pires individus que la psychanalyse ait jamais produit », déclarait par exemple le psychanalyste Kenneth Colby.
“Il était un tyran, écrit Jacques Bénesteau, mais aussi, comme vont le révéler les enquêtes biographiques de Paul Roazen en 1992 et de Richard Pollak en 1997, un mythomane et un mystificateur, une sorte de Baron de Münchausen, une “invention flamboyante de soi-même”. D’abord, il se fabriqua un rôle de Juif résistant”. Il déclenchera une violente polémique quand il se permettra de donner des leçons de courage à ses congénères présumés passifs pendant la guerre, et les accusera d’avoir été complices de leurs bourreaux.
Il n'est pas allaité par sa mère, Paula, mais par une nourrice, comme cela se fait à l'époque dans les familles bourgeoises. Ses sentiments vis à vis de cette mère vont varier avec le temps et les interlocuteurs. Tantôt il l'accuse d'avoir été une mère rejetante peu faite pour la maternité, tantôt il la décrit sous la forme d'une femme "dévouée et affectueuse qui lui lit des contes de fées, le câline lorsqu'il a des cauchemars et prend soin de lui quand il est malade".
Bruno Bettelheim souffre de dépression et en adepte de Freud dont il a dévoré les livres dès l'âge de quatorze ans,
Le Dr B. avait menti sur les motifs de son arrestation en s'étant fait passer pour résistant. En tout cas le 11 mai 1939, le bateau qui transporte Bettelheim accoste en face de Manhattan. Pour s'insérer aux États-Unis et obtenir un poste d'enseignant, le jeune immigré va enjoliver son curriculum vitae, s'arrogeant des diplômes qu'il ne possède pas, en particulier en psychologie et en histoire de l'art. Cela lui vaudra la possibilité d'enseigner à l'Université de Rockford puis de devenir le directeur de l’école orthogénique Sonia Shankmann en 1944.
Ce qui semble plus grave, ce sont les accusations de brutalité voire de "sévices sexuels" portées contre lui. Le bon Dr B. aurait battu les enfants, "pour leur bien", affirmait-il, voire se serait livré à des attouchements plus que suspects. L'auteur appuie ses dires sur les témoignages d'anciens patients et d'anciens thérapeutes ce qui est, certes, sujet à caution mais, colligées par le journaliste américain, ces accusations jettent un trouble certain sur le personnage du Dr B.
il reste critiqué pour son agressivité envers les mères qu'il a longtemps rendues responsables de la pathologie de leur enfant et pour la brutalité et la perversité dont, selon Richard Pollak, il aurait fait preuve.
Les théories absurdes, non scientifiques et non prouvées de Kanner et de Bettelheim ont fait long feu. Et s'il existe encore un débat sociétal et politique sur la question de l'efficacité de la psychanalyse sur l'autisme, pour la plupart des parents les psychanalystes ont perdu.
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