Et si...
Notre mode de vie est basé sur des répétitions, reposant elles-mêmes sur des dogmes, bâtis sur des peurs. Prenons pour exemple la maison : symbole du sédentarisme, la maison représente le lieu où on se sent en sécurité, l'endroit qui nous assure un confort, l'espace de vie de la famille, plus ou moins étendue. La question principale est de savoir sur quoi repose le concept de construire une maison ; et bien sûr le Contre. Le contre c'est le phénomène qui consiste à faire quelques chose contre autre chose , c'est-à-dire pour se préserver ou se protéger. Donc à la base ce concept repose sur la peur en imaginant le reste du monde comme une adversité : pluie, vent, froid, animaux. Vous allez me dire qu'il faut bien se protéger de la pluie, du vent, du froid et des animaux sauvages, et si on vous demande pourquoi, qu'allez-vous répondre ? C'est précisément ces non réponses qui démontrent la fausseté du concept. Et si au lieu de combattre les éléments nous avions fait avec, et si au lieu de tuer les animaux, nous avions tenté une autre approche ? Les Inuits ainsi que les Bédouins nous prouvent que l'humain peut s'adapter dans des températures extrêmes, bien des humains ont noué des relations tout à fait amicales avec des animaux sauvages.
Et si tous nos concepts de vie étaient bâtis sur des peurs imaginaires ou réelles, pourrions-nous reprendre la maîtrise de nos vies ?
Savons-nous pourquoi nous accordons tant de place à des civilités, alors que nous passons devant un sans-abri sans réagir ? Qu'est-ce qui dicte nos actions ? Est-on libres de nos choix, ou sont-ils basés uniquement sur des dogmes sociétaux intégrés dans nos mémoires générationnelles ? Il serait bon de commencer à se poser des questions sur nous-mêmes et sur nos relations à la vie. Peut-être nos enfants autistes nous ont-ils été donnés pour parvenir à ce processus.
Encore une fois nous réfléchissons à l'envers : tout comme nous avons pensé de tous temps être une race supérieure, nous pensons que les autistes nous sont inférieurs ou à part. Est-ce donc si dérangeant être hors-norme ? Posons-nous la question de savoir ce qui a établi les normes et dans quel but ? Les normes qui régissent nos vies nous sont-elles vraiment indispensables ? Pour ceux qui répondent par l'affirmative, on peut contrer par le fait que de plus en plus de gens, de toutes classes sociales, choisissent de s'extraire des normes.
Notre monde court-il à sa perte ? Certains le pensent. Jamais au cours de l'histoire autant de maladies n'ont éclaté : maladies neurologiques, cancer, fibromyalgie, mucoviscidose, sida et bien d'autres. Pourtant face à ce bilan catastrophique personne ne remet en cause le système, pourquoi ? La réponse est si simple, parce qu'ils font partie de ce système. Nous ne voulons pas prendre en charge de refaire le monde, pourtant l'exemple n'est-il pas le premier apprentissage de la vie ? Si chacun se démarque du système, ce dernier s'effondrera, et peut-être est-ce la peur de voire mourir ce en quoi nous avons cru toute une vie, génération après génération, qui nous incite à nous accrocher aux zestes de ce qui fut. Nous sommes, tout comme les rats de laboratoire , conditionnés. À la route du capitalisme, à l'habitude, aux religions, aux dogmes établis, aux normes. Et si nous sortions de notre boîte l'espace d'un instant, ne trouverions-nous pas un monde avec tant d'oxygène que nos poumons ne pourraient en contenir ?
Les paroles de cette chanson de George Brassens devraient vous inciter à la réflexion.
Il temps de penser différemment, reprenons en mains nos vies ! Réapprenons à vivre avec l'effort, la solidarité et la compassion. Regardons en nous si ce que nous reprochons à autrui, ne se trouve pas naturellement en nous. Et si nos autistes nous incitaient à vivre mieux ? S'ils nous obligeaient à nous nourrir mieux nous évitant ainsi le cancer, S'ils nous faisaient comprendre que le travail intensif que nous fournissons à un patron, pour un salaire qui permet parfois tout juste de survivre, est une forme d'esclavage . Et si nos enfants n'étaient handicapés que pour nous faire comprendre que nous portons en nous autant de handicaps qu'eux et qu'il est temps de nous en guérir en commun.
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