une brique dans le mur

une brique dans le mur

MINAMATA LA PLUS GRANDE CATASTROPHE ECOLOGIQUE

 

Elle est, en premier lieu, un témoignage dramatique des effets toxiques du mercure sur la Vie. Elle nous montre ensuite le décalage existant presque toujours entre l’utilisation de substances chimiques à des fins pratiques et économiques, et leurs réglementations suites aux validations scientifiques. Si les pollutions-intoxications massives (industrielles) font réagir les populations, les pollutions-intoxications à doses faibles (par l’alimentation, les soins et médicaments, etc.) ne nous alarment pas... Leurs effets plus insidieux, dilués, dissimulés, ne nous permettent pas facilement de faire le lien entre maladie et métaux lourds.

 

Minamata Timeline | Timetoast timelines

 

Plus loin, nous aborderons les sources d’intoxications qui sont sujettes à polémique. Nous verrons ensuite la meilleure façon de mettre en évidence l’intoxication aux métaux, et enfin comment je peux aujourd’hui, grâce à mon expérience surtout par l’application du changement alimentaire, vous recommander des chemins balisés.

 

La photo de Komoto prenant son bain a révélé au monde la plus grande catastrophe du Xxe siècle, il y a 70 ans ; celle de la baie de MINAMATA, due à l’empoisonnement au mercure.

 

 

Le premier grand désastre écologique causé par l’homme 

 

1932

Cette année-là, l’entreprise Shiso se lance dans la production d’engrais chimiques. Pour la fabrication d’engrais chimique, elle utilise du mercure, qu’elle rejette ensuite dans la baie de Minamata.

Le mercure va lentement contaminer les fonds marins, dont les coquillages, les crustacés, les poissons. Au bout de la chaîne alimentaire, il y a l’Homme. La population de la région se nourrit des produits de la mer, c’est la base de son alimentation. C’est un poison mortel qui remonte dans les filets des pêcheurs de la baie.

 

 

 

Pendant encore une vingtaine d’années, il ne se passe rien de visible, de tangible. C’est au début des années 50 que les premiers symptômes apparaissent. Les premiers touchés sont les chats. Ils sont nombreux dans les ports et, comme les hommes, ils se nourrissent de poissons.

 

 

Dans la nuit, les chats dévalent les pentes en tremblant, et vont se jeter dans la mer. Les pêcheurs sont terrorisés par le suicide des chats : ils pensent que la nature devient folle, que c’est un mauvais présage.

 

 

Ils ont raison, car brutalement en 1956 les premiers symptômes apparaissent chez l’homme. Convulsions, perte de la vision, de l’équilibre, de l’ouïe, atteinte irréversible du système nerveux central. Les personnes commencent à ressentir une grande fatigue, puis à développer des maladies dégénératives comme le syndrome de Parkinson.

 

 

Pour les plus gravement touchés, c’est le début d’une affreuse agonie.

 

L’inquiétude grandit lorsque les mères donnent naissance à des enfants lourdement handicapés. Ils ont tous, à des degrés divers, les mêmes symptômes. Le mal inconnu se propage surtout au sein des familles

de pêcheurs. Ils sont mis au banc de la société. On parle d’une maladie des pauvres, d’une lèpre du XXe siècle.

Sueko a été contaminée dans le ventre de sa mère, elle est née comme cela. La tragédie de Minamata, c’est plus que des souvenirs. Son père, sa mère et sa sœur en sont morts. Seuls, son grand frère et elle ont

survécu.

 

 

 

Alertée, une équipe de la Faculté de médecine de Komamoto se mobilise. S’agit-il d’une épidémie, d’un virus, d’un empoisonnement ? Les médecins cherchent et explorent de fausses pistes et sont loin de la

vérité. Les enfants les moins atteints ont des troubles autistiques, d’autres naissent hypotoniques, démyélinisés, jusqu’aux troubles les plus profonds, et d’autres souffrent d’handicaps moteur (nous avons

ici la preuve que le mercure peut toucher les chromosomes et déséquilibrer le système génétique).

Parallèlement, l’entreprise Shiso procède à ses propres analyses. Des chercheurs, payés par l’entreprise, nourrissent des chats avec des coquillages prélevés dans la baie qui ont la particularité de concentrer les métaux lourds. Tous les chats meurent en moins d’une semaine. Dans les laboratoires de Shiso, on vient de découvrir, avant tout le monde, le lien entre le mercure et les problèmes de santé qui sont apparus. Les chercheurs ont acquis la certitude que le mercure était à l’origine de la maladie. Mais le secret sera bien gardé ...

Ils ont choisi de se taire !!!

 

 

En 1959, trois ans après l’apparition des premiers cas chez l’homme, les médecins trouvent à leur tour l’origine de la maladie. Ils l’annoncent publiquement, mais rien ne bouge. L’entreprise Shiso continue à déverser ses déchets mortels dans la baie.

 

 

 

C’est un crime perpétré en toute impunité, avec la complicité

des autorités régionales, avec la bénédiction de l’Etat.

En 1960, les pêcheurs s’unissent et se révoltent. Ils réclament l’arrêt immédiat des rejets de mercure dans la baie. L’entreprise Shiso répond par un envoi musclé de milices.

 

 

 

La pêche continue dans les eaux empoisonnées de la baie. Les gens savent que le poisson est contaminé, mais ils n’ont que cette ressource pour vivre.

 

La mort en série de poissons dans le Centre défie les scientifiques

 

Pendant plus de 10 ans, alors que les maladies font des ravages, l’entreprise Shiso prospère et pollue.

 

 

 

Il faudra attendre jusqu’en 1968 pour que l’usine arrête enfin ses rejets mortels

Mais ce ne sera pas sous la pression de la rue que l’entreprise Shiso agit : il a été tout simplement trouvé un nouveau procédé de fabrication sans mercure, plus rentable.

Il faudra attendre encore, pour qu’ait lieu un procès qui permette aux pêcheurs de la baie d’être vraiment entendus. L’entreprise Shiso sera obligée, en réparation du préjudice, de créer une clinique pour les survivants et un musée pour témoigner et expliquer ce grand désastre écologique. Ce désastre a coûté et coûte encore la vie à des milliers de personnes, hommes, femmes, vieillards, et surtout enfants, nés depuiset intoxiqués par transfert placentaire.

 

 

Souvenir ou Avenir ?...

Pour ma part, chaque fois que je me trouve en face de résultats d’analyses qui prouvent une intoxication aux métaux lourds, je repense à cette triste histoire. Et plus le temps passe et plus j’ai peur que nous soyons de nouveau confrontés à une histoire semblable... Tous les ingrédients sont là pour qui sait les repérer !

 

 

L'avenir pourrait bien rejoindre le passé dans l'horreur, si on n'y fait pas attention.

 

Jeter l'avenir aux ordures : la crise de la pollution plastique et les  fausses solutions de l'industrie - Greenpeace Canada

 

 

 

 

 



07/04/2021
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 19 autres membres