Syndrome du soldat chez les parents d'autistes
Marsha R. Mailick, PhD a publié une étude comparant le stresse des parents d'autistes à celui soldats revenant de guerre.
En effet beaucoup de soldats, revenus de guerre, voient resurgir en mémoire et physiquement le traumatisme de ce qu'ils ont vécu, dans la vie de tous les jours. Par exemple, un bruit d'une machine creusant la chaussée, peut lui rappeler l'éclat d'un fusil et ce qui l'accompagne. Chez les parents d'autistes c'est pareil : même non accompagnés de leur autiste, les cris aigus des oiseaux ou les pleurs des bébés les amènent directement au stresse de la crise que leur autiste fait quand il entend ces bruits. Ils revoient le regard dur et réprobateur des passants, comme le soldat revoit son camarade blessé, tombé à ses côtés. Les parents ressentent encore les coups de leur autiste, qu'ils ont essuyés sans pouvoir se défendre, comme le soldat se crispe sur l'impact d'une balle reçue dans la cuisse.
À la guerre le soldat doit être sur le qui-vive nuit et jour, il en va de sa vie. Pour les parents d'autiste c'est identique. La moindre inattention et votre autiste file sur la route, fugue si vous oubliez juste une fois de fermer à clé, met le feu à la maison si vous avez laissé un briquet à sa portée, vole dans les magasins et s'en va, alors que vous avez juste tourné a tête vers une promotion. Vous êtes réveillé en plein nuit par des hurlements, comme le soldat est réveillé par un tir de mitraille au loin.Cette tension de chaque instant est un poids que peu de gens peuvent supporter sur un long terme. Pour les soldats la guerre ne dure généralement pas plus de cinq ans, pour les parents d'autistes elle dure toujours.
Le soldat peut rentrer chez lui pour apaiser ses traumatismes, les parents d'autistes vivent ces traumatismes chez eux. Le soldat revient dans la société en héro, la société rejette les parents d'autistes.
Voici quelques traumatismes que vivent au quotidien les parents d'autistes :
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supporter tous les jours les écholalies
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être aux aguets dedans comme dehors
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craindre les crises
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céder aux caprices pour ne pas être frappés
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renforcer leur maison contre les coups
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cacher tout objet qui pourrait être dangereux pour leur autiste
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penser à tout tout le temps
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ne pas avoir de vie sociale et amoureuse
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garder son calme tous les jours en toute circonstance
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savoir que quoi qu'ils fassent leur autiste ne guérira pas
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être sans cesse jugés par les psy les gens, les prof...
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ne pas pouvoir dialoguer avec son/sa fils/fille
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ne rencontrer aucune émotion dans le regard de son autiste
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ne pas pouvoir serrer son enfant dans ses bras
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culpabiliser quand on craque
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vivre le reste de sa vie rongé par le remord d'avoir dû placer son autiste en institut
Le traumatisme du soldat peut se soigner car il peut s'en éloigner sans regret et sans remord. Celui des parents d'autistes sera toujours présent. Leur vie est à jamais liée à leur autiste pour le pire et le pire.
Il serait temps que la société respecte ces héros/héroïnes du quotidien, que les médecins, et particulièrement les psys, tiennent compte d'eux dans un travail commun.
Une brique dans le mur est à votre écoute
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